Soutien-gorge et cancer du sein : démêler le vrai du faux

Une rumeur persistante

Depuis plusieurs années, une idée circule : porter un soutien-gorge favoriserait le cancer du sein. Cette croyance est alimentée par des publications douteuses ou des rumeurs sur internet, laissant entendre que les armatures ou un port prolongé empêcheraient la bonne circulation lymphatique, ce qui mènerait à l'accumulation de toxines.

Mais que dit réellement la science à ce sujet ? Faut-il s’inquiéter ? La réponse est non, selon les études sérieuses.

Que dit la recherche médicale ?

Une étude majeure publiée en 2014 dans la revue Cancer Epidemiology, Biomarkers & Prevention menée par l’université de Washington auprès de plus de 1 500 femmes ménopausées n’a trouvé aucune corrélation entre le port du soutien-gorge (quelle que soit sa fréquence ou sa forme) et le développement du cancer du sein.

Les sociétés savantes en cancérologie (comme l’American Cancer Society ou l’Institut National du Cancer en France) confirment qu’il n’existe aucune preuve scientifique solide établissant un lien entre soutien-gorge et cancer.

Le cancer du sein est multifactoriel, et ses causes principales sont connues :

• Prédisposition génétique (mutations BRCA1 et BRCA2)

• Âge, facteurs hormonaux

• Tabac, alcool, surpoids, sédentarité

• Exposition prolongée aux œstrogènes (ménopause tardive, absence de grossesse)

• 
  

D’où vient cette fausse croyance ?

Cette théorie vient d’un ouvrage controversé paru dans les années 1990, qui affirmait que les femmes portant un soutien-gorge plus de 12 heures par jour avaient plus de risques de développer un cancer. Le livre, basé sur des observations non scientifiques, n’a jamais été validé par des études cliniques rigoureuses.

Malgré cela, le mythe a perduré, car il joue sur des peurs légitimes et le besoin de trouver des causes concrètes à une maladie complexe.

Peut-on porter un soutien-gorge sans risque ?

Oui, et le choix du soutien-gorge doit avant tout viser le confort. Un sous-vêtement trop serré peut provoquer des douleurs, des irritations ou une gêne respiratoire, mais il ne cause pas de cancer.

Pour la santé de la poitrine :

• Choisissez des modèles adaptés à votre morphologie

• Évitez de porter des soutiens-gorge trop serrés la nuit, si cela vous gêne

• Prenez soin de votre peau avec des produits doux, surtout sous la poitrine

• Consultez un professionnel si vous détectez une douleur, une masse ou une modification du sein

  
  

L’importance du dépistage

Le meilleur moyen de prévenir les formes graves de cancer du sein, c’est le dépistage régulier. À partir de 50 ans (ou plus tôt si facteurs de risque familiaux), une mammographie tous les deux ans est recommandée. L’auto-palpation mensuelle est aussi un geste simple pour rester à l’écoute de son corps.

"La connaissance protège bien plus que la peur."